Centre de liaison du Grand Ayatollah Sayyid Ali Al Sistani (L.M.H.L) à Londres, Europe, Amérique du Nord et du Sud.

Les Fatwas Simplifiées

La causerie du mariage

Nous sommes invités, m'a dit mon père, à une fête de mariage chez notre voisin Abı ‘Alı. Nous devons nous préparer vers cinq heures de l'après-midi du prochain vendredi pour partager avec notre cher voisin les joies de cet heureux événement.

■ Le mariage de qui?

- Le mariage de son fils ‘Alı.

■ Mais il est tout jeune. Il a à peine vingt ans et, par conséquent, c'est trop tôt pour se marier!

- Il a vingt ans et tu estimes que c'est tôt pour se marier! Il est actuellement à la fleur de sa jeunesse et au summum de ses capacités physiques, intellectuelles et sexuelles.

Mon père ajouta :

Et puisque la pression sexuelle est très active à cet âge, il est préférable pour le jeune homme de se marier pour éviter de tomber dans les bas fonds des interdits. L'âme, en effet, est incitatrice au mal comme le rappelle le verset coranique suivant : «Je ne m'innocente cependant pas, car l'âme est très incitatrice au mal, à moins que mon Seigneur, par miséricorde, [ne la préserve du péché]. Mon Seigneur est certes Pardonneur et Très Miséricordieux» (Yüsuf (Joseph), verset 53).

J'étais intimidé en entendant mon père parler de la pression sexuelle. A mon âge, les jeunes sont timides lorsqu'on évoque ce genre de question en dépit de leur désir d'en discuter et d'écouter des explications à ce propos.

Ayant observé les traces de la timidité et de la honte sur mon visage, mon père m'interpella :

- As-tu honte?

■ Oui, le discours sur la sexualité est intimidant.

- De même que celui sur la pression de l'instinct sexuel, n'est-ce pas?

■ Oui.

- Mais c'est un besoin biologique que toute personne normale et accomplie ressent. Sous la pression de l'envie de boire, tu n'hésites pas à boire. Aussi, sous la pression de l'envie sexuelle, tu dois te marier.

■ Mais ‘Alı est trop jeune?

- Quelques fois le mariage devient obligatoire pour la personne.

■ Tu dis que le mariage est obligatoire quelques fois? Tu veux dire obligatoire légalement?

- Oui, le mariage devient obligatoire légalement si la personne ne peut s'empêcher de commettre l'illicite sous la pression du désir sexuel.

■ Par conséquent, ‘Alı est donc courageux d'avoir pris une telle décision alors qu'il est encore très jeune?

- Courageux, oui, mais aussi audacieux et volontaire. Depuis qu'il a senti la pression du besoin sexuel et constaté la multiplication des tentations partout où il tourne son regard et où il va, il a pris conscience que sa résistance peut être atteinte voir peut s'ébranler.

Ainsi, son âme l'incitait, le séduisait et le troublait à tel point qu'il a commencé à s'affaiblir, à hésiter à se détruire.

Dans ces conditions de pression, de tourmente, de provocation, d'incitation et de gêne, il m'a demandé de faire part à son père de son désir de se marier pour accomplir la moitié de sa religion comme l'indique la parole du prophète Muhammad (pbAsl) : «Celui qui se marie gagne la moitié de sa religion et il doit craindre Dieu pour l'autre moitié».

Mon père cita ce hadıth puis ajouta :

Le mariage est un acte agréé par Dieu qu'Il soit exalté qui dit dans Son Livre Sacré : «Et parmi Ses signes, Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l'affection et de la bonté» (Al-Rüm (les romains), verset 21). Il (qu'Il soit exalté) dit aussi : «C'est Lui qui vous a créées d'un seul être dont il a tiré son épouse, pour qu'il trouve de la tranquillité auprès d'elle» (Al-’A‘râf, verset 189).

L'Imâm Al-Bâqir (bsl) rapporte la parole suivante de son ancêtre le messager de Dieu (pbAsl) :«Aucun édifice en Islam n'est plus aimé par Dieu qu'Il soit exalté que le mariage». Le prophète (pbAsl) a dit aussi : «Mariez-vous et mariez les autres».

Les livres de la tradition rapportent que l'Imâm ‘Alı (bsl) a dit : «Mariez-vous car le mariage est une Tradition du messager de Dieu (pbAsl) qui disait : Celui qui aime suivre ma sunna qu'il fasse le mariage».

L'Imâm Abı ‘Abd Allâh (bsl) a dit : «Parmi les vertus des prophètes, l'amour des femmes». Le même Imâm (bsl) dit : «Deux génuflexions effectuées par un homme marié valent plus que soixante-dix faites par un célibataire».

On rapporte que son père l'Imâm Al-Bâqir (bsl) a dit : «Je ne veux pas la vie d'ici-bas et tout ce qu'elle englobe si je passe une nuit sans une épouse».

De sa part, l'Imâm Al-Kâz.im a dit : «Trois personnes seront sous l'ombre du Trône de Dieu le jour de la Résurrection, le jour où il n'aura point d'ombre hormis celle-ci : un homme qui marie son frère musulman, qui le fait travailler ou qui lui garde un secret» .

Il existe de nombreux autres hadıths qui soulignent le mérite et la recommandation du mariage et la répulsion du célibat pour l'homme comme pour la femme.

■ Tu parles de l'homme et de la femme? La femme?!!!

- Oui, de la répulsion du célibat pour l'homme et la femme. Il y a plusieurs hadıths qui incitent la femme à se marier.

Dans ce cadre, on rapporte que l'Imâm Abı ‘Abd Allâh (bsl) a dit : «Le messager de Dieu (pbAsl) a déconseillé aux femmes de se vouer au célibat et d'ajourner leur mariage...».

D'autres hadıths insistent même sur le mariage de la fille à un âge très jeune. Parmi eux celui où le prophète (pbAsl) dit : «Le mariage précoce de la femme fait partie de sa bénédiction».

■ La précocité du mariage est donc recommandée. C'est très bien, mais les dépenses du mariage sont très élevées. Où le jeune peut-il trouver les énormes sommes d'argent pour se marier alors qu’il tient à accomplir ce devoir?

- L'Islam incite à l'allégement des frais du mariage et à la réduction de ses dépenses.

■ Réduire les dépenses du mariage?

- Oui. L'islam incite à la réduction de ces dépenses.

■ Et les dots considérables dont souffrent beaucoup de gens?

- Il est recommandé de réduire la dot et il est abhorré de l'augmenter.

■ Que dis-tu? Il est abhorré d'augmenter la dot?!

- Oui, c'est exact. On rapporte que le messager de Dieu (pbAsl) a dit : «Les meilleures femmes de ma communauté sont celles qui ont les plus beaux visages et les plus faibles dots».

L'Imâm Al-Bâqir (bsl) a dit : «Les gens parlaient de la mauvaise augure chez mon père qui leur a dit : parmi les bénédictions de la femme, la modestie de sa dot et parmi ses mauvais présages sa cherté» .

Mon père a cité ces hadıths avant de plonger dans un profond silence comme s'il essayait de se rappeler de quelque chose d'important avant de poursuivre en disant :

Le messager de Dieu (pbAsl) a marié sa fille la vertueuse, la pure et la plus noble des femmes du monde Fât.ima Al-Zahrâ’ (bs elle), au prince des croyants ‘Alı b. Abı T.âlib contre une très faible dot, à savoir «le bouclier de hut.aymiyya».

L'Imâm Al-s.âdiq (bsl) a dit : «Le messager de Dieu (pbAsl) a marié [sa fille] à ‘Alı (bsl) contre le bouclier de hut.aymiyya».

L'Imâm Abı ja‘far (bsl) décrit le lit de la vertueuse Fât.ima Al-Zahrâ’ (bs elle) en disant : «Le lit de Fât.ima est une peau de mouton sur laquelle ils s'asseyaient et dormaient».

■ J'ai dit à mon père :

Et en ce qui concerne le problème de l'inexistence d'une source financière garantie pour le jeune afin de subvenir aux besoins de sa famille ou ce qu'on appelle la crainte de besoin après le mariage? La peur de la pauvreté?

- Mon père répondit : Dieu qu'Il soit exalté dit dans Son Livre saint : «Mariez les célibataires d'entre vous et les gens de bien parmi vos esclaves, hommes et femmes. S'ils sont besogneux, Allah les rendra riches par Sa grâce. Car (la grâce d') Allah est immense et Il est Omniscient» (Al-Nür (la lumière), verset 32).

On rapporte que l'Imâm Al-s.âdiq (bsl) a commenté ce verset en disant : «Celui qui renonce au mariage par crainte d'indigence a une mauvaise opinion de Dieu qui dit: « S'ils sont besogneux, Allah les rendra riches par Sa grâce. »

■ J'ai répliqué : mais il y a une condition que posent des riches et des notables de la société. On peut la résumer dans ses mots : ils n'acceptent de marier leurs filles qu'avec des hommes qui doivent répondre leurs propres critères et qui leur conviennent. Aussi, ils refusent les demandes émises par d'autres hommes à tel point que leurs filles peuvent rester sans maris.

- Mon père répondit en disant : Laisse-moi te préciser la vision de l'Islam concernant le mari adéquat et convenable à travers la réponse de l'Imâm Al-Bâqir (bsl) à une lettre que lui adressa ‘Alı b. Asbât. Au sujet de ses filles auxquelles il n'arrivait pas à trouver des maris de son rang. L' Imâm Al-Bâqir (bsl) lui répondit :

«J'ai compris ce tu as dit au sujet de tes filles et que tu n'arrives pas à trouver quelqu'un comme toi. Renonce à ça que Dieu t'accorde Sa miséricorde.

Le messager de Dieu (pbAsl) a dit : « Si quelqu'un dont vous acceptez la moralité et la religion se présente à vous, mariez-le, car si vous ne le faîtes pas, la dissension et la grande corruption envahiront la terre » »

Mon père me laissa après ce rappel passer en revue mes pensées et les traditions sociales nuisibles formées à travers le temps et qui finissent par s'ancrer profondément dans notre société.

L'Islam incite à l'allégement des frais de mariage et les traditions poussent à l'inverse.

L'Islam incite à la modestie de la dot et les traditions affirment le contraire.

L'Islam dit : mariez-vous et ne craignez pas la pauvreté et nous nous agissons à l'inverse.

L'Islam met en avant la moralité et la religion comme critères de choix pour un époux convenable, alors que la société pose d'autres critères dont en premier plan la richesse, la notabilité et la considération sociale.

■ Quelques minutes avant dix-sept heures, mon père et moi nous nous sommes rendu dans la maison de notre voisin Abı ‘Alı où se tiendra la cérémonie de l'acte du mariage.

Je vais vous décrire cette cérémonie comme je l'ai vécue.

Le salon était comble d'invités habillés des plus beaux vêtements. Une joie profonde ornait les yeux des convives. Les lumières brillaient dans le ciel du salon et rendaient les bouquets de fleurs posés ici et là encore plus magnifiques. Tout ceci remplissait le lieu d'un air d'innocence magique et confuse.

Le jeune marié ‘Alı était assis au cœur du salon juste à côté d'une porte intérieure fermée. Un monsieur d'une apparence majestueuse ayant les signes de la vertu, de la respectabilité et de la bonté se tenait près de lui.

Le grand salon plongeait dans un grand silence jusqu'à ce monsieur dise avec une voix pesée et haute en s'adressant à la jeune mariée qui se tenait de l'autre côté de la porte fermée et après avoir réciter quelques versets coraniques et nobles hadıths, : Ô Fât.ima! Acceptes-tu que je sois ton représentant pour te marier avec le jeune ‘Alı b. Muhammad contre une dot de 500 dirhams en espèce. Si tu es d'accord dit : « tu es mon représentant ».

La jeune mariée répondit avec une voix à peine audible: « tu es mon représentant ».

Quelques instants après la prononciation de cette l'affirmation «tu es mon représentant» et que le monsieur accepta sa procuration, des youyous retentirent dans la maison tels des sons de cloches et se répétèrent tantôt en cœur tantôt d'une façon individuelle.

Les sourires envahirent les visages. Le monsieur pesé se tourna vers le jeune marié et lui dit : «Je te marie ma mandante Fâtima b. Ahmad contre une dot de 500 dirhams en espèce». Le jeune marié répondit tout de suite et sans coupure : j'accepte le mariage.

■ Mais pourquoi cette dot si basse, mon père?

- C'est la dot de la sunna. Le prophète (pbAsl) a estimé les dots des croyantes à 500 dirhams en argent à son époque. C'est une somme modique comme tu peux le constater.

■ J'ai dit à mon père : le jeune marié a-t-il le droit de se marier avec Fât.ima sans la médiation du «monsieur qui noue l'acte»?

- Oui, les deux mariés ont le droit de conclure l'acte tous les deux sans l'entremise de quiconque. Mais chacun d'eux voire tous les deux peuvent désigner des représentants pour conclure cet acte à condition que la réponse affirmative et le consentement ne soient pas séparées.

■ Comment?

- Si l'épouse répond par exemple : «Je te marie ma personne», l'époux doit répondre immédiatement et sans coupure «J'accepte le mariage» (al-tazwıj) et non «j'accepte al-nikâh (coucher avec toi)». Ceci dans le cas où le mariage est permanent.

■ Y a-t-il un mariage non permanent?

- Oui, il s'agit du mariage temporaire qui nécessite la détermination de sa durée et du montant de la dot. La durée peut être d'un jour, d'un mois ou d'une année par exemple sans que cette période dépasse l'âge d'un des deux époux. Ceux-ci ont, comme dans le cas d'un mariage permanent, le droit de conclure l'accord eux-mêmes ou de mandater des gens à cet effet. Si les deux époux concluent un mariage temporaire entre eux, la femme peut dire à l'homme :«Je me marie avec toi pendant un an pour une dot de cent dinars» et l'homme doit répondre immédiatement et sans coupure «j'accepte le mariage». En agissant ainsi, l'acte est valide.

■ Et si tout cela est fait?

- La femme devient l'épouse de l'homme pendant la durée du contrat sans qu'il y ait un droit d'héritage entre eux. L'époux n'est pas obligé d'assumer ses dépenses ou de demeurer chez elle.

A la fin de la durée convenue, la femme lui devient illicite contrairement à ce qui est le cas dans un mariage permanent où la femme est licite pour l'homme tant qu'il ne l'a pas divorcée.

Cependant, le mariage requiert de nombreuses conditions :

■ Que sont ces conditions?

- Il s'agit, répond mon père, de :

1 - La réponse affirmative et le consentement en paroles car il ne suffit pas que les deux époux s'entendent pour le mariage, permanent ou temporaire. Et il ne suffit pas non plus de rédiger un acte sans paroles. Nous avons déjà cité la formule de ce contrat ci-dessus.

2 - Avoir l'intention de prononcer la formule. Autrement dit, les deux époux ou leurs représentants doivent avoir l'intention de réaliser le mariage. L'épouse doit avoir comme objectif en disant «je te marie ma personne», de devenir son épouse. De même, en prononçant l'expression «j'accepte le mariage», l'époux doit avoir comme objectif l'acceptation de sa proposition. La même règle s'applique pour les représentants ou mandataires.

3 - L'agrément effectif des deux époux dont le plus important est l'acception cordiale du mariage de l'époux et de l'épouse.

■ Quelques fois l'épouse accepte le mariage mais, par timidité, manifeste le contraire?

- Si son agrément est effectif; cela suffit et la réaction due à la timidité n'est pas à prendre en compte. Le contraire est valable aussi.

4 - La désignation de l'époux et de l'épouse de façon à ce que chacun d'entre eux se distingue des autres par le nom, la description ou le geste. Aussi, l'acte n'est pas valide si un homme dit à un autre : je te marie une de mes filles sans la définir.

5 [Établir le contrat en langue arabe lorsqu'on la maîtrise].

■ Et dans le cas où on ne la maîtrise pas?

- Dans ce cas les autres langues bien comprises suffisent. On peut aussi charger quelqu'un qui maîtrise la langue arabe d'établir l'acte en tant que mandataire.

6 - [La majorité] et la raison pour l'établissement de l'acte.

Mon père ajouta :

Si ces conditions sont réunies, l'acte est valide et l'épouse devient licite pour son époux, immédiatement après l'établissement de l'acte.

■ Immédiatement! Avant même les noces?

- Oui, l'acte rend l'épouse licite pour son époux.

Mais avant cela, tu dois savoir que la validité du mariage d'une femme majeure et vierge dépend de l'agrément de son père, ou de son grand-père [même si elle mène une vie indépendante].

■ Et la femme déflorée?

- Elle a le droit de prendre seule sa décision de se marier.

■ Et que faire si un homme épouse une femme en tant que vierge et découvre par la suite qu'elle ne l'est pas?

- Il a le droit de défaire le contrat.

■ Et s'il ne le fait pas?

- Il a le droit de réduire sa dot en fonction de la différence qui existe entre la dot d'une femme vierge et celle d'une femme déflorée.

■ L'homme a-t-il le droit de se marier avec n'importe quelle femme?

- Oui, il en a le droit sauf pour les femmes qui lui sont catégoriquement interdites dont

1- sa mère et sa grand-mère paternelle.

2 - sa fille et sa nièce.

3 - sa sœur, ses filles et ses petites-filles.

4 - les filles de son frère et ses petites-filles.

5 - ses tantes paternelles et maternelles.

6 - la mère de l'épouse, ses grands-mères paternelle et maternelle même si le mariage n'a pas été consommé.

7 - la fille de son épouse avec laquelle il a consommé le mariage.

8 - l'épouse de son père et de son grand-père.

9 - l'épouse de son fils et de son petit-fils.

10 - la sœur de son épouse tant qu'il est le mari de sa sœur. En effet, il n'est pas permis de se marier avec les deux sœurs à la fois.

■ Et si, par exemple, son épouse meurt, a-t-il le droit d'épouser la sœur de la défunte?

- Oui, il a le droit de le faire.

11 - sa mère de lait et ses filles de naissance ou autres, car ce qui interdit par la filiation est interdit par l'allaitement.

Il n'est pas permis au père naturel de l’enfant qui a allaité de se marier avec la fille naturelle de la nourrice [et avec les filles de l’homme qui a partagé le lait de la même nourrice]. Toutefois, tout allaitement n'implique pas l'interdiction car, pour que ça soit le cas, il faut la réunion de plusieurs conditions dont :

a - l'allaitement doit s'effectuer directement du sein et non par un autre intermédiaire. Aussi, le lait bu par le biais d'un biberon n'est pas pris en compte.

b - l'âge du nourrisson ne doit pas dépasser deux ans car s'il prend le sein ou continue à le prendre après cet âge, l'allaitement n'est plus considéré.

c - l'allaitement doit atteindre une limite «permettant d'influencer la pousse de la viande et la fortification des os du nourrisson». En cas de doute, il suffit que cet allaitement dure un jour et une nuit ou quinze séances d'allaitement. En cas de certitude que cet acte n'a pas influencé la pousse de la viande et la fortification des os durant les estimations, temporelle ou quantitative, précisées, la précaution devient obligatoire.

Dans le cadre de l'estimation temporelle (un jour et une nuit), le bébé ne doit consommer comme aliment que le lait qu'il a tété durant cette période. Si on le prive de la tétée ou on lui donne un autre aliment durant cette période, l'influence de cette estimation temporelle devient caduque [et il faut que le nourrisson ait faim au début de la tété et qu’il soit repu à la fin].

Dans le cadre de l'estimation quantitative (quinze tétées), il faut que les séances d'allaitement soient successives de façon à ce qu'elles ne soient pas entrecoupées d'allaitement par une autre femme. En outre, à chaque tétée, le nourrisson doit être affamé au début et repu à la fin.

D'autres règles ont été détaillées dans les livres de jurisprudence. Tu peux t'y référer si tu le souhaites.

■ Et lorsqu’un homme se marie selon les règles prescrites par l'honorable loi musulmane?

- Son épouse devient licite pour lui comme je l'ai dit. Elle doit, par conséquent, s'offrir à son époux chaque fois qu'il le désire et elle n'a pas le droit de lui refuser des relations sexuelles sauf pour une excuse légale. En sus, l'épouse permanente n'a pas le droit de sortir de sa maison sans l'autorisation de son époux.

D'autre part, l'époux a l'obligation d'assurer les dépenses de son épouse permanente ; nourriture, logement, vêtement ; en adéquation avec ses moyens.

Il n'a pas le droit de renoncer à l’acte sexuel avec sa jeune épouse pour plus de quatre mois sauf avec son autorisation ou pour une bonne raison tels qu'une gêne ou un mal.

■ Et si l'époux ne verse pas la pension nécessaire à son épouse?

- Le versement de cette pension est confirmé religieusement. Aussi, s'il refuse de le faire, elle a le droit de la prélever de ses biens sans son autorisation.

Je tiens, enfin, à te souligner des règles importantes dans les points suivants :

1 - A l'exclusion de l'épouse et de l'époux, le regard et le touché avec désir d'un homme vers une femme sont illicites et même vers une jeune fille. Ceci est aussi illicite pour une femme vers un homme même lorsqu'il s'agit d'un jeune garçon, pour un homme vers un autre ou vers le jeune garçon et pour une femme vers une autre ou vers une jeune fille.

2 - Il est illicite de regarder les parties intimes d'une autre personne mâle ou femelle [et même d'un enfant capable de distinguer les différences], à l'exception des deux époux naturellement.

3 - Il est illicite à l'homme de regarder le corps de la femme étrangère et ses cheveux, hormis son visage, ses mains qu'il peut voir sans désir sexuel. De même, il est illicite pour la femme de regarder le corps de l'homme étranger sauf ce qui n'est pas couvert traditionnellement dont la tête, les mains et les pieds. Elle peut regarder ces parties du corps sans désir sexuel.

4 - Il est permis à l'homme de regarder le corps d'un autre homme sans désir sexuel. La même chose est permise pour une femme envers une autre. L'homme comme la femme ont le droit de regarder les personnes mâles ou femelles qui leur sont interdites (al-mahârim) à l'exception des parties intimes naturellement.

Aussi, l'homme peut regarder, sans désir sexuel, le corps de sa mère, de sa sœur, de sa tante, de sa nièce et de sa grand-mère.

■ Et la femme de son frère et sa cousine paternelle ou maternelle?

- Absolument pas. Il n'est pas permis de les regarder car elles sont des étrangères pour lui.

Mon père poursuivit en disant :

5 - La femme doit cacher et se couvrir les cheveux et le corps devant tout homme qui lui est étranger [et même devant un garçon capable de distinguer les différences et dont le désir sexuel peut être excité]. Sont exclus du corps le visage et les mains que la femme peut découvrir devant les étrangers si elle ne craint pas de tomber dans l'illicite et que ceci ne soit pas fait dans l'objectif de susciter un regard interdit chez l'homme, sinon cet étalage devient illicite.

6 - L'homme a le droit de regarder, sans désir sexuel, les femmes des mécréants et les femmes qui exposent leurs charmes et ne se gênent pas de découvrir leurs corps et leurs cheveux malgré les conseils et sur lesquelles le commandement du bien et l'interdiction du blâmable n'ont aucun effet.

7 - L'homme qui souhaite se marier avec une femme et la choisir comme épouse peut regarder ses charmes notamment son visage, ses cheveux, son cou, ses deux mains, ses poignets et ses jambes sans avoir l’intention d'assouvir un désir sexuel naturellement.

■ - Il a le droit de la regarder même avant l'établissement du contrat?!

- Oui, il a le droit de le faire et de discuter avec elle avant la conclusion de l'acte et avant qu'il demande sa main à ses parents afin qu'il puisse juger, personnellement, de ses traits de beauté et décider ou non de la demander en mariage.

8 - Le médecin a le droit de regarder le corps de la femme et de le toucher si les soins l'exigent et dans la mesure où la femme se trouve dans l'obligation de se soigner et qu'un homme médecin s'avère plus compétent qu'une femme médecin. Dans le cas contraire, elle doit aller chez la femme médecin.

9 - L'homme musulman a le droit de contracter un mariage temporaire avec une femme des gens du Livre, notamment la chrétienne, la juive.

■ Mais, elle n'est ni musulmane ni croyante et ne croit pas à la licité du mariage temporaire?

- En dépit de ça, le mariage temporaire est permis avec elle, même si sa motivation pour ce mariage est uniquement l'argent.

10 - Il n'est pas permis à l'homme de contracter quatre mariages permanents avec plus de quatre femmes. Mais il a le droit de divorcer avec ses femmes quand il veut.

■ A propos, tu ne m'as pas parlé du divorce?

- Je t'en parlerai dans notre prochaine causerie si Dieu

- le veut car nous n'avons pas le temps aujourd'hui.

■ Entendu. A notre prochaine causerie, si Dieu le veut