Centre de liaison du Grand Ayatollah Sayyid Ali Al Sistani (L.M.H.L) à Londres, Europe, Amérique du Nord et du Sud.

Code de Pratiques Pour les Musulmans en Occident

Liste de certaines matières illicites

La législation islamique a interdit pour le musulman d'utiliser certaines matières dans son alimentation. Et étant donné que les sociétés non musulmanes ne tiennent pas compte de cela lors de la fabrication de leurs produits, il convient au musulman d'être prudent, selon les limites définies légalement, lorsqu'il veut acheter et utiliser les produits et les conserves fabriquées par des non musulmans.

Pour cela, nous allons vous présenter quelques informations concernant les matières illicites qui pourraient se trouver dans les produits alimentaires de fabrication étrangère. Nous avons choisi de ne pas élargir cela afin d'éviter, autant que possible, de compliquer la vie des musulmans qui résident dans des pays non musulmans. N'oublions pas que la loi musulmane, malgré sa précision et sa rigueur, reste une loi d'aisance et d'ouverture. C'est pourquoi nous rappelons, ici, les deux points ou règles essentiels qui sont applicables dans de nombreux cas et qui pourront, ainsi, faciliter la vie des résidents :

Premièrement : Certaines matières premières qui entrent dans la composition d'aliments et de boissons peuvent subir des transformations chimiques de sorte que leurs qualités de base soient changées. Elles deviennent, selon les coutumes, des matières nouvelles et différentes. Cette transformation pourrait éliminer le côté illicite d'origine s'il en avait un au départ. C'est ce que nous appelons, dans la loi musulmane la transformation (al- 'istīhāla) qui fait partie des moyens de purification légale.

Par exemple: Si une matière d'origine animale illicite à la consommation se transforme en une autre matière différente, cette matière obtenue devient licite.

Deuxièmement : Certaines matières premières qui entrent dans la composition des aliments, peuvent avoir plusieurs origines. Certaines de ces origines sont illicites et d'autres licites. Aussi, si nous ne sommes pas sûrs de l'origine de ces matières, il ne nous est pas obligatoire de faire des recherches et il nous est licite d'utiliser ces matières "soupçonnées" (bien entendu, on exclue de ce jugement, la viande qu'il n'est pas licite de consommer lorsqu'on doute qu'elle provienne d'un animal égorgé selon la loi musulmane). Par exemple, si on remarque que dans certaines boîtes de conserves on trouve la matière mono et diglycérides qui peut provenir de la graisse animale ou d'huiles végétales. Par conséquent, si nous ne sommes pas sûr de son origine animale ou végétale, il ne nous est pas obligatoire de faire de recherche et cette matière doit être considérée licite et les boîtes de conserve qui la contiennent sont, donc, licites à la consommation.

Nous allons, maintenant énumérer certaines matières illicites et licites en vous donnant quelques informations à leur sujet et leur sens, en Français et en Anglais:

a - Les graisses et les huiles :

Le mot français "matières grasses" et son équivalent en anglais "shortening" et "fat", implique la graisse ou margarine. Selon l'habitude commerciale, il s'agit d'un mélange de graisses animales auquel on peut ajouter une certaine quantité de graisses ou d'huile végétale.

L'expression claire et directe qui exprime la graisse du porc est "saindoux" en Français et "lard" en Anglais.

On trouve parfois, sur l'emballage de certains produits alimentaires en Amérique l'expression: "vegetable shortening" qui a comme équivalent, en français : "graisse végétale" ou "margarine végétale" 1 .

Cette expression n'inspire pas confiance car, selon les lois américaines, il suffît pour les sociétés productrices que 80% de cette matière soit végétale, pour qu'elles aient le droit de la nommer "vegetable shortening" et que les 20% restant soit, indifféremment, d'origine animale ou végétale. Et avec ce doute [relatif aux 20% restant], il est licite d'utiliser cette matière.

Par contre, les expressions qui nous donnent la certitude que la graisse utilisée est purement végétale sont "pure vegetable ghee" ou "pure vegetable shortening". Elles ont comme équivalent en Français "pures graisses végétales".

L'huile végétale pure est nommée, en Anglais: "pure vegetable oil" et il est intéressant de remarquer ici que la graisse végétale est à son origine une huile végétale liquide qui, suite à une opération d'hydrogénation, devient une graisse végétale solide.

Pour le beurre ou les graisses provenant du lait, on emploie le terme, le beurre "butter". Le beurre vendu dans le marché provient uniquement du lait et il n'y a pas d'autre genre de graisse nommée beurre. Par conséquent, son utilisation dans l'alimentation ne pose absolument pas de problème.

b - Le fromage:

II est important de préciser que la graisse de porc n'entre pas dans la composition des fromages comme certains pourraient le penser. Mais pour procéder à la fabrication du fromage, on utilise parfois de la présure. Cette matière se trouve dans l'estomac de certains animaux (comme la vache, le veau et le porc). En Anglais, la présure est nommée "rennet", "renin" ou "pepsin".

La présure provenant de l'estomac du porc est illicite puisqu'elle est impure en elle-même. Tandis que la présure provenant de l'estomac d'une vache ou d'un veau qui n'ont pas été égorgés selon la loi musulmane est pure en elle-même et donc, on peut l'utiliser dans l'alimentation. Mais l'estomac d'où elle a été retirée est impur. Il peut donc la rendre impure en raison de l'humidité qui se trouve dans toutes les parties des organes de l'animal. Toutefois, si le musulman responsable ne sait pas si l'estomac impur a été utilisé dans la fabrication du fromage, alors rien ne l'empêche de consommer ce fromage.

Il est indispensable de rappeler, ici, qu'il existe d'autres genres de produits qui sont utilisés dans la fabrication du fromage. Parmi ces produits, il y a ceux qui ont une origine végétale et d'autres une origine chimique (tels que les bactéries) et dans ce cas, il n'y a pas de doute concernant la pureté et la licite de ces deux genres.

En cas de doute au sujet des matières utilisées dans la fabrication d'un fromage particulier et que ce doute intervient au niveau de la pureté ou de l'impureté de la présure naturelle ou des autres produits utilisés, dans ce cas, on considère ce fromage licite à la consommation.

En ce qui concerne le "gello" utilisé pour faire de la gélatine et qui est d'origine animale, on peut signaler qu'il existe un genre particulier de gélatine dont l'origine est végétale puisqu'elle est extraite de végétaux aquatiques.

Pour ce qui est des boissons gazeuses non alcoolisées comme le Coca-Cola, le Pepsi-cola, le Seven-up le Canada-dry etc..., elles ne contiennent aucune matière d'origine animale ou alcoolique.

Remarque :

Pour établir cette liste nous nous sommes, essentiellement, référé au rapport présenté par le docteur Ahmad Husayn Saqr, le président de l'université de l'Orient et de l'Occident à Chicago en Amérique. Cette liste s'appuie sur les sources bibliographiques suivantes :

1 - Edouard glib : a l-maws'afi 'ulm al-abī'a,
volumes un et deux, Beyrouth ,1965-1966.

2 - Michel Van : Le Guide marabout de la
pêche en mer, édition Havre, France, 1982.

3 - Jerry Cihar : Les poissons d'eau douce,
France, 1976.

4 - Bent J. Muvs and Preben Dahistrom : Guide
des poissons d'eau douce et de la pêche, Suisse,
1981.

5 - Stanilas Franck : Encyclopédie illustrée des
poissons,
Paris.

6 - Maurice Burton : Encyclopédie du monde
animal, tome 4 : les poissons et les reptiles,
Bibliothèque Marabout, Paris.


1- Remarquons que ce qui est illicite concerne les graisses animales provenant du gras d'animaux non égorgés selon la loi musulmane et qu'elle ne concerne pas les graisses animales provenant du lait