Centre de liaison du Grand Ayatollah Sayyid Ali Al Sistani (L.M.H.L) à Londres, Europe, Amérique du Nord et du Sud.

Code de Pratiques Pour les Musulmans en Occident

La Nourriture Et Les Boissons

En général, les musulmans grandissent dans leur maison, leur ville ou leur village, au milieu de leurs proches avec lesquels ils partagent des nourritures et des boissons diverses et trčs appréciées. Ils savent de quelles denrées alimentaires sont faites et qu'elles sont exemptes de tout ce que leur croyance et leur religion refusent et de tout ce que leurs justes traditions et valeurs rejettent. Mais lorsqu'ils leur arrivent d'émigrer dans un pays étranger, pour vivre au sein d'une société non musulmane, ils se trouvent confronter au problčme de la nourriture et des boissons. En effet, la nourriture de leur nouveau milieu, avec ses ingrédients et ses particularités, est distincte de celle qu'ils ont aimée, qu'ils ont l'habitude de manger et qu'ils ont appréciée. Cela émane du fait que la société oů ils sont amenés ŕ vivre a ses propres valeurs, ses propres coutumes et ses propres traditions qui ne respectent pas, naturellement, les rčgles et les limites fixées par la loi islamique. Aussi, lorsque l'envie de manger dans un restaurant s'empare d'un musulman dans ce nouveau milieu, il rencontre le problčme de la licite ou non de la nourriture qui s'y trouve, de la licite ou non d'en manger, de la pureté ou de l'impureté de ce qu'il y mange etc...

Voici quelques rčgles légales qu'il convient au musulman d'apprendre au sujet de la nourriture et des boissons. Elles seront suivies de quelques consultations en jurisprudence relatives ŕ ce sujet :

Question 152 : Beaucoup de problčmes concernant la nourriture sont faciles ŕ résoudre lorsqu'on vit parmi les gens qui suivent les autres religions et Livres célestes comme les chrétiens, les juifs et les mazdéens, car ils sont purs aux yeux de l'Islam. Ainsi, il est de notre droit, en tant que musulman, de consommer leur nourriture qu'elle soit touchée ou non par leurs mains humides, ŕ condition qu'on ne soit pas certain qu'elle ne contient pas des matičres illicites pour nous, comme le vin par exemple. La viande, ses graisses et ses dérivés ont des rčgles particuličres que nous préciserons ultérieurement.

Question 153 : II est du droit du musulman de consommer la nourriture préparée par un mécréant ne faisant pas partie des gens des Livres si cemusulman ne sait pas ou n'a pas la certitude que ce mécréant l'a touchée avec ses mains humides et s'il ne sait pas ou n'a pas la certitude qu'elle contient ce qui est interdit pour lui comme le vin par exemple. La viande, ses graisses et ses dérivés ont des rčgles particuličres que nous préciserons ultérieurement.

Question 154 : II est du droit du musulman de consommer n'importe quelle nourriture préparée par une autre personne si ce musulman ignore la croyance, la religion et les principes de ce dernier męme si cette personne a ou non touché la nourriture avec les mains humides. Toutefois, il faut que ce musulman ne sache pas ou n'ait pas la certitude que cette nourriture contienne ce qui lui est illicite comme le vin par exemple. La viande, ses graisses et ses dérivés ont des rčgles particuličres que nous préciserons ultérieurement.

Question 155 : Le musulman n'est pas obligé de poser des questions ŕ celui qui prépare la nourriture au sujet de sa croyance ou son impiété et s'il a touché ou non cette nourriture, męme si ces questions peuvent paraître faciles, naturelles et non gęnantes pour lui et pour celui ŕ qui il les pose.

Question 156 : En résumé, il est du droit du musulman de manger toutes les nourritures ŕ part la viande, ses graisses et ses dérivés męme s'il doute qu'elles contiennent ce qui est illicite et que celui qui les a préparées, les a touchées avec de l'humidité (voir les consultations en jurisprudence annexées ŕ ce chapitre).

Question 157 : De męme il ne lui est pas obligatoire d'examiner les ingrédients de ces nourritures pour s'assurer qu'elle ne contiennent pas des choses non permises ou de poser des questions pour savoir si elles ont été touchées avec de l'humidité pendant ou aprčs leur préparation.

Question 158 : II est licite au musulman de consommer les différentes variétés de boîtes de conserve ŕ l'exception des viandes, de leurs graisses et de leurs dérivés męme s'il doute qu'elles contiennent ce qui est illicite et que leur préparateur, quel qu'il soit, les a touchées avec de l'humidité. H ne lui est pas obligatoire d'examiner leur contenu afin de s'assurer qu'elles ne contiennent pas ce qui lui est illicite ŕ ętre mangé (voir les consultations en jurisprudence annexées ŕ ce chapitre).

Question 159 : II est du droit du musulman d'acheter des viandes et leurs différents dérivés d'un boucher musulman, quelque soit sa doctrine s'il vend ses produits aux musulmans. Il juge donc ces viandes licites ŕ ętre mangées, męme si les conditions de l'abattage rituel (tadkiyya) dans sa doctrine diffčrent et que la probabilité que l'animal a été égorgé selon nos conditions est possible. Ceciconcerne les conditions autres que l'orientation de l'animal vers la qibla. En effet, ne pas respecter cette orientation n'est pas préjudiciable si la doctrine de celui qui a égorgé l'animal n'impose pas cette obligation lors de l'abattage.

Question 160 : Si le musulman s'est assuré que cette viande provenait d'un animal licite ŕ ętre mangé tel que les vaches, les moutons et les poulets mais que cet animal n'a pas été égorgé selon les rčgles de la loi musulmane, cette viande fait partie d'une bęte morte (al-mīta) et, donc, elle n'est pas licite ŕ la consommation męme si elle était vendue par un musulman. Il ne faut pas oublier qu'elle est impure et qu'elle rend impurs, par conséquent, ceux qui la touchent avec de l'humidité.

Question 161 : La viande est illicite si un musulman l'achčte chez un mécréant, ou la prend d'un mécréant ou d'un musulman qui lui-męme l'a prise d'un mécréant sans vérifier si elle provient d'un animal égorgé selon le rituel légal.

Mais si le musulman ignore que la viande en question provient ou non d'un un animal égorgé selon le rituel légal, il ne peut pas la qualifier d'impure mais il lui est illicite de la manger.

Question 162 : Pour que les différentes variétés de poissons soient licites ŕ ętre mangées, il est indispensable qu'elles remplissent les conditions suivantes :

Premičre condition : qu'ils aient des écailles.

Deuxičme condition : que le musulman ait la certitude ou l'assurance que le poisson a été sorti de l'eau vivant ou qu'il est mort dans les filets de pęche.

L'appartenance ŕ l'Islam du pécheur et l'abattage rituel ne sont pas des conditions obligatoires. Donc, il est licite au musulman de manger le poisson péché par un mécréant s'il a des écailles et s'il a été sorti de l'eau vivant ou mort dans ses filets ou dans sa bourriche.

Le musulman peut s'assurer de la premičre condition en observant le poisson exposé devant lui ou en lisant son nom sur l'emballage, s'il a la certitude de la véracité de ce texte.

A la fin de ce livre, vous trouverez, en guise d'annexé, une liste de poissons ayant des écailles. Leurs noms sont cités en langue arabe, anglaise et française suivis de leurs noms scientifiques en Latin.

La deuxičme condition est réalisée dans la plupart des pays car les méthodes internationales de pęche garantissent, selon leurs dires, que le poisson soit sorti vivant de l'eau ou qu'il soit mort dans les filets de pęche.

En se basant sur cela, il est licite d'acheter le poisson de chez le mécréant et de le manger de la męme façon qu'il est licite de l'acheter chez musulman et de le manger qu'il soit mis en boîte ou non ŕ condition bien sűr qu'il ait des écailles (voir les consultations en jurisprudence annexées ŕ ce chapitre).

Question 163 : II est licite de manger la crevette si on la sort vivante de l'eau. Mais il est illicite de manger les crabes, les grenouilles, les tortues et tous les animaux amphibiens, de męme que les coquillages et le homard (voir les consultations en jurisprudence annexées ŕ ce chapitre).

Question 164 : Les rčgles des śufs de poisson suivent celles du poisson dont ils proviennent. Les śufs du poisson qui est licite ŕ la consommation sont, donc, licites et les śufs du poisson illicite ŕ la consommation sont illicites.

Question 165 : II est illicite de boire le vin, la bičre et généralement tout produit enivrant ou qui rend gai (l'ivresse légčre) qu'il soit sec ou liquide. Dieu (qu'il soit exalté) dit dans Son noble Livre : {O les croyants! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flčches de divination ne sont qu'une abomination, śuvre du Diable. Écartez-vous en, afin que vous réussissiez. Le Diable ne veut que jeter parmi vous, ŕ travers le vin et le jeu de hasard, l'inimitié et la haine, et vous détourner d'invoquer Allah et de la pričre. Allez-vous donc y mettre fin??.

Notre noble Prophčte Muhammad (que la bénédiction d'Allah soit sur lui et sa famille) a dit: «Celui qui boit du vin alors que Dieu l'a interdit par ma parole, ne mérite ni qu'on le marie s'il demande la main d'une femme, ni qu'on accepte sa médiation s'il intercčde, ni d'ętre cru s'il rapporte une parole, ni notre confiance pour mettre un dépôt chez lui» 2 .

Il (que la bénédiction d'Allah soit sur lui et sa famille) a dit aussi : «Dieu a maudit le vin, celui qui le plante, qui le presse, qui le boit, qui l'offre ŕ boire, qui le vend, qui l'achčte, qui mange son prix, qui le transporte et celui pour qui on l'a transporté» 3 .

Beaucoup d'autres hadīts concernant ce sujet peuvent ętre consultés dans les livres de hadīt et de jurisprudence. 4 .

Question 166 : II est illicite de manger ŕ une table oů on boit du vin ou ce qui est enivrant et, par précaution obligatoire, il est illicite de s'y asseoir (voir les consultations en jurisprudence annexées ŕ ce chapitre).

Question 167 : II est du droit du musulman de fréquenter les endroits oů l'on propose du vin avec la nourriture ŕ condition que cet acte n'encourage pas le commerce de ces restaurants et, aussi, ŕ condition de ne pas manger ou s'asseoir ŕ une table oů on boit du vin par précaution obligatoire.

Il n'y a pas d'objection, par contre, ŕ s'asseoir ŕ une autre table voisine de celle oů on boit du vin.

Question 168 : Dans le troisičme chapitre réservé ŕ la pureté et ŕ l'impureté, il a été précisé que les différentes variétés d'alcools provenant du bois ou d'une autre source sont pures (sauf les boissons alcooliques). Par conséquent, la nourriture oů se trouve de l'alcool est pure, les liquides dans lesquels on a dissout de l'alcool sont purs aussi et ainsi de suite (voir les consultations en jurisprudence annexées ŕ ce chapitre).

Question 169 : Certains spécialistes dans l'étude et l'élevage des poissons affirment que, dans la majorité des cas, les poissons qui n'ont pas d'écaillés, mangent les restes de la mer. Autrement dit, ces poissons nettoient la mer de ses saletés et de ses déchets.

Question 170 : Certains chercheurs affirment que la viande de l'animal égorgé est plus saine ŕ consommer que celle de l'animal non égorgé car le sang en est sorti pendant l'abattage. Il n'est donc pas étrange de voir certains non musulmans acheter la viande des animaux égorgés selon la méthode de la loi musulmane dans les boucheries spécialisées pour s'assurer une nourriture plus saine.

Question 171 : II est illicite d'utiliser tout ce qui nuit gravement ŕ l'homme comme les poisons mortels par exemple. Il est illicite ŕ la femme enceinte de prendre quelque chose qui la ferait avorter. La męme rčgle s'applique ŕ toute chose susceptible de nuire ŕ la personne et qui représente une probabilité assez importante pour qu'elle soit prise en considération par les gens raisonnables. Le mal en question doit ętre suffisamment grave pour provoquer la mort ou la paralysie de quelques parties de la personne.

Question 172 : Les rčgles de civilité de la table sont nombreuses, on peut en citer les suivantes:

- la tasmia qui est le fait de prononcer l'expression Au nom de Dieu, le Clément et le Miséricordieux (bismillāhi arrahmāni arrahīm) avant de commencer ŕ manger.

- manger avec la main droite.

- réduire la taille des bouchées.

- prolonger le temps pendant lequel on s'assoit
ŕ table.

- bien mâcher la nourriture.

- prononcer l'expression "Louange ŕ Dieu" (al-
hamdu lillāh)
aprčs avoir mangé.

- laver les fruits avec de l'eau avant de les
manger.

- ne plus manger aprčs ętre rassasié.

- ne pas se gaver de nourriture.

- ne pas regarder le visage des gens lorsqu'ils
mangent.

- ne pas prendre la nourriture qui se trouve
devant les autres si tout le monde mange dans un
plat commun.

- commencer et finir de manger en prenant un
peu de sel 5 .

Voici quelques consultations en jurisprudence concernant ce sujet :

Question 173 : On peut lire cette l'inscription "Égorgé selon la méthode musulmane" sur l'emballage de certaines viandes produites dans des pays non musulmans par des sociétés non musulmanes. Est-il permis pour nous de les consommer? Est-il licite de les consommer s'ils provenaient d'une société musulmane située dans un pays non musulman? Quelle serait la situation si elle provenait d'une société étrangčre dans un pays étranger?

* Ce qui est écrit n'a pas d'importance. Il est licite de consommer cette viande si le producteur est un musulman ou si elle a été produite dans un pays oů la majorité des
habitants est musulmane męme si on ignore si le producteur est musulman ou non.

Par contre, il n'est pas licite de la prendre si le producteur est un non musulman ou si elle a été produite dans un pays oů la majorité n'est pas musulmane et si on ignore que le producteur est ou non musulman.

Question 174 : Dans certains supermarchés en Europe, on peut trouver des viandes emballées et produites par une société européenne, sur lesquelles il est écrit les expressions halāl ou "égorgé selon la méthode musulmane". Est-il licite de les acheter et de les manger?

* Ce qui y est écrit n'a pas d'importance si cela n'implique pas d'ętre certain de leur licite.

Question 175 : Des sociétés égorgent de grandes quantités de poulets en une seule fois. Si celui qui fait marcher l'appareil est un musulman qui prononce une seule fois l'expression "Dieu est Trčs Grand (Allahu akbar) puis le nom de Dieu au moment de cet abattage commun, est-il licite de manger ces poulets? Peut-on les consommer en cas de doute? Peut-on les considérer comme purs?

* Répéter la tasmia ou prononcer l'expression "Au nom de Dieu, le Clément et le Miséricordieux" (bismillahi arrahmani arrahlm) pendant tout le temps du fonctionnement de l'appareil est suffisant. Si la licite est mise en question uniquement par le doute, les poulets abattus sont purs et il est licite de les manger.

Question 176 : Est-il licite d'acheter de la viande issue d'un animal égorgé selon la loi musulmane d'un supermarché dont le propriétaire est un musulman et qui vend du vin?

* Oui, c'est permis et il est licite de la manger męme si le vendeur initial est un non musulman ŕ condition que l'acheteur pensait qu'il était probable que le vendeur (musulman) s'est assuré que cette viande provenait d'un animal égorgé selon la loi musulmane.

Question 177 : Certains fromages fabriqués dans des pays non musulmans contiennent des

présures de veau ou d'un autre animal et nous ne savons pas si ces présures proviennent d'un animal égorgé selon la loi musulmane ou non? Si elles ont été transformées en une autre chose ou non? Est-il licite de manger ces fromages?

* II n'y a pas de problčme. On peut manger ces fromages et Dieu est le Savant.

Question 178 : La gélatine est une matičre qui entre dans la composition de nombreux aliments en Occident. Est-il licite pour nous de la consommer si on ne sait pas si son origine était végétale ou animale? Quelle serait la réponse si elle était d'origine animale et qu'elle provenait des os ou de ce qui les entoure comme les cartilages, par exemple, et que nous ne savons pas si cet animal est licite ou illicite ŕ ętre mangé?

* II est permis de la consommer en cas de
doute sur son origine.

Par contre, si on sait qu'elle est d'origine animale, il n'est pas licite de la prendre sans avoir, d'abord et par précaution, la certitude qu'elle provenait d'un animal égorgé selon la loi musulmane et ce męme si elle provenait de ses os.

Mais si on sait qu'il y a eu transformation de sa matičre premičre pendant sa fabrication chimique, dans ce cas il n'y a pasd'empęchement ŕ la consommer sans restriction. Il n'y a pas, non plus, d'empęchement ŕ ajouter un peu de cette gélatine dans la nourriture si elle s'y dissout męme si on doute du fait que cet animal a été égorgé ou non selon la loi musulmane.

Question 179 : Les grands bateaux de pęche jettent leurs filets pour sortir des tonnes de poissons de la mer. Cette marchandise est vendue, par la suite, sur les marchés. Il est connu qu'avec les méthodes modernes de pęche, les poissons sont sortis de l'eau vivants et il arrive męme que les marins pęcheurs rejettent les poissons morts ŕ la mer par crainte de la pollution.

A-t-on le droit d'acheter ces poissons des magasins oů les vendeurs sont des non musulmans? A-t-on le droit d'en acheter dans des magasins tenus par des musulmans qui ne sont pas attentifs aux rčgles légales? Sachant qu'il est trčs difficile, non pratique voire irréalisable d'avoir la certitude que les poissons exposés ŕ la vente sont sortis de l'eau vivants ou d'obtenir le témoignage d'un homme digne de confiance, y a-t-il une solution pour les musulmans attentifs qui, non convaincus de l'abattage des poulets, des vaches et des moutons, selon la loi musulmane, préfčrent se retourner vers les poissons?

* II n'y a pas d'empęchement ŕ les acheter d'un musulman ou d'un non musulman comme il n'y a pas d'empęchement ŕ les manger si on a la certitude que leur pęche a été faite selon la méthode citée et que ces poissons ont des écailles.

Question 180 : Parfois on trouve sur des boîtes de conserve de poissons la photo du poisson et son nom ce qui permet de savoir si le poisson qui est ŕ l'intérieur a des écailles ou non. A-t-on le droit de se baser sur ce nom ou cette photo pour définir la sorte du poisson sachant que tout mensonge ŕ ce propos expose la société ŕ de grosse perte et męme ŕ des risques plus graves?

* Si on est sűr que cela est vrai alors il devient permis d'agir en fonction de cette vérité.

Question 181 : Est-il permis de manger le crabe et ses différentes variétés comme c'est le cas pour les crevettes?

* Non, il n'est pas permis de manger le
crabe.

Question 182 : A-t-on le droit d'acheter du poisson chez ceux qui ne suivent pas notre doctrine sans savoir si ce poisson a des écailles ou non?

* II est permis de l'acheter, mais il n'est pas permis de le manger tant qu'on n'a pas la certitude qu'il a des écailles.

Question 183 : Est-il permis de manger une nourriture licite fumée ŕ la vapeur d'une viande issue d'un animal non égorgé selon la loi musulmane?

* Non, il n'est pas licite de la manger et cette nourriture est jugée impure par sa rencontre avec les parties liquides regroupées provenant de la vapeur de la viande impure dans
ce cas.

Question 184 : II n'est pas licite pour un musulman de s'asseoir ŕ une table (al-ma'idah) sur laquelle il y a du vin [i.e. boissons alcooliques]. Mais qu'est-ce qu'on en entend par la table? La table implique-t-elle l'ensemble de la réunion męme s'il y a plusieurs tables? Ou est ce que la table signifie uniquement un exemplaire du mobilier portant cette appellation de façon que s'il y a une séparation entre les tables, il devient permis de s'asseoir ŕ une table oů il n'y pas de vin?

* Ce qui est considéré est l'ensemble des tables sachant que l'interdiction de s'asseoir ŕ la table oů on boit le vin ou autres enivrants est basée sur la précaution, et que le fait de manger
et boire ŕ cette table est illicite au plus fort avis.

Question 185 : Si un musulman entre dans un café, s'y assoit pour boire un thé et qu'un étranger vient s'asseoir ŕ la męme table pour y boire du vin, alors doit-il cesser de boire son thé et se lever?

* Oui, il doit, comme on l'a vu précédemment, bandonner cette table.

Question 186 : Est-il licite de boire de la bičre, s'il est écrit la phrase : "sans alcool" sur son emballage?

* Ceci n'est pas licite, si on entend par le mot bičre ce qui est appelé en arabe al-fuqqa' qui amčne la gaieté ou l'ivresse légčre. Par contre, il n'y a pas d'empęchement ŕ en boire si
on entend par l'appellation bičre sans alcool, la boisson ŕ base d'orge qui n'amčne pas la gaieté.

Question 187 : L'alcool entre dans la composition de beaucoup de produits et de médicaments. Est-il licite de les boire et sont-ils purs?

* Oui, ils sont purs et puisque l'alcool dissout dedans y disparaît, il est également permis de les boire.

Question 188 : Le vinaigre fabriqué ŕ partir du vin est un vin transformé en vinaigre en usine; c'est pourquoi ils écrivent vinaigre de vin sur les bouteilles, pour le distinguer du vinaigre d'avoine ou autre. On peut constater que ces bouteilles sontmises sur les étagčres réservées au vinaigre et qu'il n'est jamais arrivé que ces bouteilles soient mises sur les étagčres réservées au vin, de plus sur ces étagčres, on ne fait pas de distinction entre ce vinaigre et le vinaigre fabriqué ŕ partir des dattes d'Iraq par exemple.

Alors peut-on juger ce vin transformé en vinaigre comme étant du vinaigre selon les lois de la transformation?

* En se basant sur le fait que c'est véritablement du vinaigre, selon les coutumes, comme il est dit dans cette question, c'est la rčgle relative au vinaigre qui s'applique ici.

Question 189 : Les fabricants de produits alimentaires, conserves, desserts etc..., sont obligées d'indiquer les ingrédients du produit vendu au consommateur. Mais étant donné que ces aliments risquent le pourrissement, ils y ajoutent des conservateurs qui peuvent ętre d'origine animale et utilisent pour les signaler dans la liste des ingrédients la lettre E accompagnée de certains chiffres, par exemple E 450 et E 472 et ainsi de suite.

Alors quelles sont les rčgles des cas suivants:

a - le responsable ne connaît pas la nature de ces produits.

b - le responsable a vu une liste provenant de personnes ne connaissant rien aux lois de transformation générique et cette liste dit qu'il y a un certain nombre de ces produits qui sont illicites parce qu'ils sont d'origine animale.

c - examiner une partie de ces produits et s'assurer qu'ils ne sont pas restés en leur état et męme que leur état générique a été changé, transformé en une autre matičre.

* a - les aliments qui contiennent ces produit sont licites pour lui.

b - s'il n'est pas sűr que ces produits sont d'origine animale męme si la liste le prétend, il est licite de les manger. Il en est de męme, s'il est sűr de leur origine animal mais ignore qu'ils proviennent d'un animal mort ou non égorgé selon la loi musulmane et que ces matičres ajoutées aux nourritures étaient d'une si faible quantité qu'elles y disparaissent, comme il est communément admis.

c- il n'y a pas de problčme quant ŕ la pureté et la licite de ces produits ajoutés s'il y a eu véritablement une transformation qui a changé leur état générique et que rien de ce qui constituait leur réalité d'origine n'y soit resté, selon l'avis communément admis.

Question 190 : On vous prie de répondre aux deux questions suivantes:

a - la gélatine, en elle-męme, est-elle jugée pure?

b - si on doute de la réalisation de la transformation étant donné qu'il y a un doute au niveau de l'étendue et l'étroitesse du concept de transformation (le doute conceptuel), alors applique-t-on ou non la rčgle de son état précédent qui est l'impureté?

* a- la gélatine animale est jugée pure si on ne connaît pas avec certitude son origine impure comme si, par exemple, la probabilité qu'elle ait été prise d'un animal égorgé selon la loi musulmane soit assez importante. Toutefois, on n'en ajoute qu'une trčs petite quantité qui disparaît en se dissolvant, selon le communément admis, dans la nourriture sans distinction qu'elle soit prise d'une partie d'un animal licite pour la consommation comme les cartilages ou illicite comme les os, par précaution en ce qui concerne ces derniers.

Par contre, si on est sűr de l'impureté de son origine (comme si on a su qu'elle a été prise de ce qui est impur ŕ l'origine, ou du cartilage, ou des os d'un animal non égorgé selon la loi musulmane), cette gélatine devient impure pour avoir été en contact avec l'animal mort (al-mīta) par le biais de l'humidité. Donc la rčgle de sapureté et la licite de son usage dans la nourriture dépendent dans ce cas du fait de s'assurer qu'elle a été transformée et pour cela on se réfčre aux rčgles communément admises et ce sujet a déjŕ été éclairci.

b- Le principe de l'isti Ā hb (la continuité du jugement) n'est applicable ni en matičre de doute conceptuel, ni au niveau de l'essence du sujet, ni au sujet en tant que tel et non en tant que rčgle, comme c'est expliqué dans la science des fondements (al-'usul). Mais puisque le sujet de l'impureté fait partie des états génériques selon le communément admis et que sa persistance, revient au fait que ce qui est important dans ses caractéristiques reste selon les gens raisonnables, compte tenu de tout cela, le doute conceptuel quant ŕ la réalisation de la transformation émane du doute de la persistance de son état générique et que ses caractéristiques demeurent. Ainsi il n'y a pas d'obstacle ŕ appliquer l 'istishab dans ce domaine et Dieu est le Savant.

Question 191 : En Occident, on entre dans des magasins qui vendent des aliments dont on ne connaît pas le contenu. Et il se peut qu'ils soient exempts de ce qui est illicite ŕ ętre mangé ou ŕ ętre bu. Mais, il se peut aussi que ça soit le contraire. At-on le droit de les manger sans regarder la composition et sans poser de question ŕ ce propos?

* Ceci est permis tant qu'on ne sait pas qu'elles contiennent de la viande, des graisses et leurs dérivés.

Question 192 : Est-il permis d'utiliser la graisse de la baleine, des poissons ou des coquillages qui ne sont pas licites ŕ ętre mangés dans la nourriture ou pour d'autres usages?

* II n'est pas permis de la manger mais il est permis de l'utiliser autrement et Dieu est le Savant.

Question 193 : Est-il permis au musulman d'assister aux réunions dans lesquelles on propose du vin?

* Manger et boire dans ces réunions sont illicites, mais l'interdiction de la simple présence est basée sur la précaution obligatoire.

Toutefois, il n'y a pas de mal ŕ faire cela dans le but d'empęcher le blâmable si la personne en est capable.

Question 194 : Est-il licite de manger le crabe, le homard et les coquillages de mer?

* Non, il n'est pas licite de manger les animaux de mer sauf les poissons qui ont des écailles et aussi la crevette. Tous les autres animaux de mer ne sont pas licites et D ieu est le Savant.


1- Le Coran, sűrat Al-Mā'idah (la table servie), versets 90 et 91.
2- Muhammad b. Ya'qűb Al-Kulaynī : furű ' al-kāfi, tome 6, p. 396.
3- Muhammad b. 'Alī b. Al-Husayn b. Bābawayh Al-Qummī : mon lŕ yahduuruhu faqîh, tome 4, p.4.
4- Cf. Muhammad b. Ya'qűb Al-Kulaynī :furű' al-kāfi, tome 6, p. 396
5- Pour plus d'information, voir la septičme partie du livre de Hasan b. Al-Fadl Al-Tubrusī : makārim al-afylāq, page 134 et suivantes.